Haricots et hippies à Manali

Manali, alias la ville où je me suis fait craquer le cou, est une belle découverte par ailleurs. C’est un point de départ obligé à toute une panoplie de treks des environs, alors il y règne une ambiance «hippies en bottes de marche». Et comme tout bon village de hippies, l’odeur de pot n’est jamais bien loin… C’est comme à Amsterdam : ceux qui souhaitent s’allumer un petit joint dans les cafés ne se feront pas déranger (même si la police en profite parfois pour faire quelques petites arrestations, question d’arrondir les fins de mois).

Du côté des locaux, on sent vraiment une influence tibétaine. Dans les traits physiques, dans la façon de s’habiller, la bouffe (les tibétains mangent des dumplings mais les appellent des «momos»), tout ici respire la cohabitation avec le voisin opprimé. Les gens sont toujours aussi sympathiques et tolérants, nous sommes accueillis avec des grands sourires et des namaste. On les observe travailler tranquillement dans leurs petits lopins, tous dépareillés comme dans une ville escargot, sillonnée de centaines de minuscules corridors dédaléens.

Il y avait une famille affairée à remplir un sac de haricots secs, un bon dix kilo de graines qui finira surement ses jours à macérer confortablement dans un curry. Pour séparer les haricots de leurs écales, c’est toute une affaire. Pas d’usine du village, voyez-vous, alors il faut faire ça à la mitaine. La technique du ventilateur sur pied consiste donc à verser les haricots devant le courant d’air créé par l’engin, afin que les impuretés – peaux, brindilles et autres saletés – soient propulsées au loin alors que le poids fasse tomber directement les graines au sol, au pied du ventilo. Il faut répéter l’opération une bonne dizaine de fois avant qu’il n’y ait vraiment plus aucun intrus parmi les haricots, ce qui fait qu’en environ 30 minutes d’observation, ils avaient empoché une seule louche de grains dans la grosse poche. Je n’ai aucune idée à combien peut se vendre le sac, mais en les voyant peiner tous ensemble pour quelques misérables petits pois, je me suis dit que je penserais à eux lors de mon prochain thali végétarien…

Serge, dans le «central park» manalien…

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Plus très loin des neiges éternelles…

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Gazelle à Kullu, une petite ville hôte d’un festival local. Avant de se pointer là-bas, je m’étais fait l’idée d’une grande parade festive avec des cracheurs de feu et des éléphants masqués… Finalement ça ressemblait plutôt à une vente trottoir de Dollarama, mais j’ai quand même vu un vendeur de dents humaines (à l’unité ou en palettes) ainsi qu’un gars se faire tatouer le bras gauche complètement à l’arrache, installé par terre en équilibre sur ses genoux. Sur son bras droit, un autre chef d’oeuvre était inscrit: «I LOVE YOUS». Braveau champion.

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Serge sur l’un des imposants yaks domestiques qu’on croisait à tous les jours au petit matin et au coucher du soleil. Le dernier jour on s’est finalement déniaisés et avons demandé de prendre une photo avec la bête, je soupçonne que nous n’étions pas les premiers…

3 commentaires sur “Haricots et hippies à Manali

  1. François dit :

    Lol. Il a l'air bien avec sa corde dans le nez le Yak! C'est magnifique ce coin de pays! Bonne continuation les amis!
    François (actuellement en transit à Kuujuak! ;P)

  2. ti-guy dit :

    Au « Yakboy du far-est » et la coucroche
    C’est évident que votre Karma prend des dimensions boudhaesques.
    Vous n’arrêtez pas de nous épater avec vos périples et exploits.
    Amour
    Guy

  3. Francis dit :

    C’est moi ou Gazelle est gigantesque ?

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